Page:Virgile - Énéide, VII à XII, juxta, traduction Sommer, 1867.djvu/308

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10 ÆM.I8. l.IRin X. Acta furoro gravi : « Qmd me alta silentia cogis Rumpere, < t obdurtum verbis vulgaro dolorem ? Æneaji hominum guisquam dirumque subegit G5 Relia seqtii, aut hostem regi se inferre Latino ? It.iliam fatis pctut auctoribus, esto, Cassandrae impulsus furiis : nurn linquere casti a Horlati sumus, aut vitem committere ventis ? Num puero summam belli, num credere muros ? 70 Tyrrhenamve fidem aut gentes agitare quietas ? Quis deus in fraudem, quæ dura potentia nosti» Egit ? ubi hic Juno, demissave nubibus Iris ? Indignum est Italos Trojam circumdare flammis Nascentem, et patria Turnum consistere terra, 75 Cui Pilumnus avus, cui diva Venilia muter : Quid face Trojanos atra im ferre Latinis, Arva aliena jugo premere atque avertere praedas ? Quid soceros legere, et gremiis abducere pactas ; dieux, transportée de colere : « Pourquoi me forcez-vous de rompre un profond silence , et de répandre en paroles des douleurs que j’en¬ fermais dans mon cœur ? Qui donc des mortels ou des dieux a con¬ traint votre Enée à chercher les combats, et à se déclarer l’ennemi du roi Lai inus ? Il est venu en Italie, conseillé par les destins, ou bien plutôt poussé par les fureurs de Cassandre. Mais lui avons-nous persuadé d’abandonner son can.p, de mettre sa vie à la merci des vents ? Est-ce nous qui lui avons dit de confier à un enfant et le sort de la guerre et la défense de ses murailles ? de tenter la foi des Tyrrbéniens et d’agiter des nations paisibles ? Quel dieu l’a poussé dans ces fautes ? Où est ici ma funeste influence ? Qu’ont fait à cela et Junon et les messages d’iris ? Quoi ! c’est un crime aux peuples Italiens d’entourer de flammes le berceau d’une nouvelle Troie ; c’est un crime à Turnus de se défendre dans sa patrie, lui qui a Pilumnus pour aïeul, et la divine Vénilia pour mère ! Et que sera-oe donc si, s’armant d’une torche incendiaire, les Troyens portent lenrs fureurs chez les Latins, font peser leur joug sur upe terre étrangère, et se gorgent de ses dépouilles ? Que sera-ce s’ils viennent s’imposer pour gendres, arracher des bras de leurs mères les épouses promises, im