Page:Virgile - Énéide, traduction Guerle, 1825, livres VII-XII.djvu/489

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ce fatal baudrier, cette écharpe enrichie d’ornemens trop connus, naguère éclatante armure du jeune et malheureux Pallas ; de Pallas, que Turnus massacra dans les champs du carnage, et dont il porte encore en triomphe la superbe parure. À peine s’est offert aux regards du héros ce funeste trophée, monument d’une horrible victoire ; sa fureur se rallume, et frémissant de rage : « Quoi ! couvert des dépouilles de mes plus chers amis, tu m’échapperais, barbare ! Tiens, tiens, voilà le coup que te porte Pallas ; c’est Pallas qui t’immole, Pallas qui venge son trépas dans ton sang criminel. » Il dit, et, bouillant de colère, il lui plonge le fer dans la gorge. Soudain le froid de la mort a glacé les membres de Turnus, et son âme indignée fuit, en gémissant, chez les Ombres.


FIN DU DEUXIÈME ET DERNIER VOLUME.