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LES GÉORGIQUES. Livre II.

inserat hæc quoque, greffait ces arbres aussi,
aut mandet mutata ou confiait eux changés de place
scrobibus subactis, à des trous creusés,
exuerint ils dépouilleraient
animum silvestrem, leur nature sauvage,
cultuque frequenti et par une culture assidue
sequentur haud tarda ils te suivront non paresseux
in quascumque artes à quelques artifices (combinaisons) que
voces. tu les appelles.
Nec non et sterilis, Et aussi l’arbre stérile,
quæ exit qui sort (pousse des boutures)
ab imis stirpibus, depuis les plus profondes racines,
faciet hoc, fera cela (réussira également),
si sit digesta s’il a été partagé quant à ses boutures
per agros vacuos ; dans des champs vides ;
nunc altæ frondes maintenant les hauts feuillages
et rami matris opacant, et les rameaux de sa mère l’ombragent,
adimuntque fetus crescenti, et ôtent les fruits à lui croissant,
uruntque ferentem. et brûlent lui qui-en-porte.
Jam, arbos Mais, l’arbre
quæ se sustulit qui s’est élevé (est sorti)
seminibus jactis, de semences jetées,
venit tarda, vient lent (croît lentement),
factura umbram devant faire (donner) de l’ombre
nepotibus seris ; à nos petits-fils tardifs (tard) ;
pomaque degenerant, et les fruits dégénèrent,
oblita succos priores ; ayant oublié (perdu) leurs sucs précédents ;
et uva fert racemos turpes et la vigne porte des grappes laides
prædam avibus. butin pour les oiseaux.
Scilicet labor Aussi du travail
est impendendus omnibus, est à-consacrer à tous,
et omnes cogendæ et tous sont à-enfermer
in sulcum, dans un sillon (un trou),
ac domandæ et à-dompter (cultiver)
multa mercede. avec beauooup-de peine.
Sed oleæ Mais les oliviers
respondent melius répondent mieux aux vœux du cultivateur
truncis, croissant de troncs enfouis,
vites propagine, les vignes de provins,
myrtus Paphiæ les myrtes de-Paphos,
de robore solido. d’une souche entière enfoncée en terre.
Et duræ coryli Et les durs coudriers
nascuntur plantis, naissent de boutures,
et ingens fraxinus, et le grand frêne,
arbosque umbrosa et l’arbre ombreux
coronæ Herculeæ, de la couronne d’-Hercule,
glandesque et les glands (les chênes)