Page:Virgile - Georgiques Delille 1819.djvu/183

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Jeune Palès, et toi, divin berger d’Admète,
Qui sur les bords d’Amphryse as porté la houlette ;
Déesses des forêts, divinités des eaux,
Ma muse va pour vous reprendre ses pinceaux.
Assez et trop longtemps de vulgaires merveilles
Ont des peuples oisifs fatigué les oreilles :
Eh ! Qui n’a pas cent fois chanté le jeune Hylas,
Busiris et sa mort, Hercule et ses combats ?
Qui ne connaît Pélops et sa fatale amante,
Les courses de Latone et son île flottante ?
Osons enfin, osons, loin des vulgaires yeux,
Prendre aussi vers la gloire un vol audacieux.
Oui, je veux, ô Mantoue, en dépit de la Grèce,
T’amener les neuf sœurs des bords de son Permesse :
C’est moi qui le premier de son sacré vallon
Transplanterai chez toi les palmes d’Apollon ;
Bien plus, sur le penchant de ces rives fécondes
Où, parmi les roseaux qui couronnent ses ondes,
Ton fleuve se promène à flots majestueux,
Mes mains élèveront un temple somptueux.
De César au milieu je placerai l’image,
Et là de ma victoire il recevra l’hommage.
En longs habits de pourpre attirant les regards,
Moi-même au bord des eaux ferai voler cent chars.