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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 1.djvu/185

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J’ai trouvé le repos ; partagez sa douceur :
Malheureuse, j’appris à plaindre le malheur ».
Alors dans son palais elle conduit Enée,
Et célèbre aux autels cette grande journée.
  Mais déjà dans le port, par ses soins bienfaisants,
Les Troyens ont revu de superbes présents,
De cent noirs sangliers les hures menaçantes,
Et cent agneaux suivis de leurs mères bêlantes,
Et vingt taureaux choisis, et la douce liqueur
Qui de leurs longs chagrins va consoler leur cœur.
  Cependant le palais est paré pour la fête ;
Un festin magnifique avec pompe s’apprête ;
La pourpre que l’aiguille a brodée à grands frais,
L’argent pur étalé sur de riches buffets,
L’or, où, des rois de Tyr retraçant la mémoire,
L’art a de règne en règne imprimé leur histoire :
Tout du luxe des rois offre la majesté.
  Cependant, pour son fils tendrement agité,
Le héros veut le voir ; il veut qu’en diligence
Achate, secondant sa tendre impatience,