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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 1.djvu/277

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Ils sont bientôt suivis de Pyrrhus, de Thoas,
Du savant Machaon, du bouillant Acamas,
De Sthenélus, d’Atride, et d’Epéus lui-même,
Epéus, l’inventeur de l’affreux stratagème.
Ils s’emparent de Troie ; et les vapeurs du vin
Et la paix du sommeil secondant leur dessein,
Ils massacrent la garde, ouvrent toutes les portes ;
Et la mort dans nos murs entre avec leurs cohortes.
  On était au moment où Morphée à nos cœurs
Verse d’un calme heureux les premières douceurs ;
Déjà d’un doux repos je savourais les charmes,
Quand je crus voir Hector, les yeux noyés de larmes,
Pâle, et tel qu’autrefois sur la terre étendu,
Au char d’un fier vainqueur tristement suspendu,
Hélas ! et sous les tours de Troie épouvantée,
Sillonnant de son front l’arène ensanglantée.
Dieux ! qu’il m’attendrissait ! qu’Hector ressemblait peu
A ce terrible Hector qui dans leur flotte en feu
Poussait des ennemis les cohortes tremblantes,
Ou d’Achille emportait les dépouilles fumantes !
Sa barbe hérissée, et ses habits poudreux ;
Le sang noir et glacé qui collait ses cheveux ;