Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 1.djvu/299

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On voit le long des murs les échelles dressées ;
Sur les degrés sanglants les cohortes pressées,
Aux fronts des chapiteaux, aux sommets des piliers,
Montent, et d’une main tenant leurs boucliers,
Des traits retentissants repoussent la tempête ;
De l’autre, du palais ils saisissent le faîte.
Les Troyens cependant veulent vendre leurs jours ;
D’un dernier désespoir misérable secours !
De leurs toits démolis, de leurs tours embrasées,
Ils accablent des Grecs les troupes écrasées,
Roulent ces lambris d’or, ces riches ornements,
De leurs antiques rois augustes monuments.
Plus bas le fer en main, d’intrépides cohortes
Se pressent en dedans et protègent les portes.
Ma fureur se réveille en ces moments d’effroi :
Je vole à leur secours, au secours de mon roi.
  Derrière le palais il était une issue ;
Une porte, des Grecs encor inaperçue ;
Et deux chemins secrets de ces grands bâtiments
Réunissaient entre eux les longs compartiments.
En des temps plus heureux, c’était par cette porte
Qu’Andromaque souvent, sans pompe, sans escorte,
Se rendait