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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 1.djvu/301

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vers Priam, et plus souvent encor,
Menait à ses aïeux le jeune fils d’Hector.
Par là je monte au faite, où des mains languissantes
Perdaient contre les Grecs des flèches impuissantes.
La fureur me conseille un moyen plus affreux :
Une tour, dont le front s’élevait jusqu’aux cieux,
Placée au bord du comble, y semblait suspendue.
De là de Troie entière on voyait l’étendue,
Les pavillons des Grecs, et leurs mille vaisseaux :
Au pied de cette tour ils pressaient leurs assauts.
Aux endroits mal unis où le dernier étage
Soutenait faiblement l’audacieux ouvrage,
Par des leviers de fer attaquant ce grand corps,
On l’ébranle alentour avec de longs efforts :
Tout à coup on le pousse ; et cette masse horrible,
Déployant à grand bruit sa ruine terrible,
S’écroule, tombe, écrase en se précipitant
Des bataillons entiers, remplacés à l’instant.
Sans cesse l’on attaque, on repousse sans cesse ;
D’un côté la Phrygie, et de l’autre la Grèce,
Font voler, font pleuvoir les pierres et les traits.
  Devant le vestibule, aux portes du palais,