Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 2.djvu/153

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L’Aurore enfin se lève et sort du sein des flots.
Aussitôt arrachée aux douceurs du repos,
Des jeunes Tyriens une brillante élite,
En foule des palais sort et se précipite.
Les gardes, les chasseurs, tout est prêt ; le soleil
Des toiles, des filets éclaire l’appareil ;
De pieux au large fer les sillons se hérissent,
Des noirs Massiliens les fiers coursiers bondissent,
Et des chiens attroupés l’instinct intelligent
Déjà d’un nez avide interroge le vent.
La reine cependant ne paraît pas encore ;
Tous les grands à sa porte ont devancé l’aurore ;
Et la fleur de l’état, son cortège royal,
Avec impatience attendent le signal.
Le coursier de Didon, partageant leur attente,
Superbe, enorgueilli d’une housse éclatante,