Lui, dans tout l’appareil de sa dignité sainte,
D’un pas tranquille et fier, sur les hauteurs du Cynthe,
Au milieu des parfums, et des chants et des vœux,
Il marche : au gré des vents flottent ses longs cheveux,
Ou le laurier divin, serpentant avec grâce,
De son feuillage vert mollement les embrasse ;
Ou l’or d’un nœud brillant en captive les flots ;
Il vient, un arc en main, un carquois sur le dos ;
Sur l’épaule du dieu ses flèches retentissent,
Et tous les cœurs émus d’un saint respect frémissent ;
Tel paraît le héros, tel cet enfant des dieux
A charmé tous les cœurs, et fixé tous les yeux.
On part enfin ; des monts on affronte l’audace,
Et des bois sans issue, et des routes sans trace.
Des taillis ténébreux, des antres enfoncés,
Leurs peureux habitants en foule sont chassés ;
Surprises dans la nuit de leurs profonds ombrages,
Du chevreuil, du chamois les compagnes sauvages
Hâtent de roc en roc leurs sauts impétueux ;
Le daim cherche des bois les sentiers tortueux ;
Et des cerfs élancés du sommet des montagnes
Les bataillons poudreux franchissent les campagnes.
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