Deux fois du fer des Grecs par Vénus préservé,
Est-ce là le destin qui lui fut réservé ?
Est-ce là ce héros dont les mains redoutables
Devaient assujettir cent peuples indomptables,
Et qui, digne d’un sang si fertile en grands rois,
A l’univers entier devait donner des lois ?
Si, de ses hauts destins étouffant la mémoire,
L’amour lui fait trahir l’intérêt de sa gloire,
Pourquoi priver son fils de l’honneur immortel
De fonder près du Tibre un empire éternel ?
Chez un peuple ennemi qu’attend-il ? qui l’arrête ?
Pourquoi du Latium négliger la conquête ?
Qu’il parte ; je le veux, je l’ordonne ».
A sa voix, Mercure obéissant vole accomplir ses lois.
Il attache d’abord ses brodequins dociles,
Qui, soutenant son vol sur leurs ailes agiles,
Au-dessus des vallons, des montagnes, des mers,
Plus vite que les vents lui font fendre les airs.
Ensuite il prend en main sa baguette puissante
Qui maîtrise à sou gré la Parque obéissante,
Rouvre quand il lui plaît les portes du tombeau,
Imprime de la mort le redoutable sceau,
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