Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 2.djvu/169

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Ote ou rend le sommeil, fend les sombres nuages,
Et fraie au dieu sa route à travers les orages.
Il part, vole ; et déjà se découvre à ses yeux
L’Atlas, l’énorme Atlas, antique appui des cieux.
Sous d’éternels frimas ses épaules blanchissent ;
De bleuâtres glaçons ses cheveux se hérissent ;
Son front couvert de pins, de nuages chargé,
Par l’orage et les vents est sans cesse assiégé ;
Et cent torrents, vomis de sa bouche profonde,
Font retentir ses flancs du fracas de leur onde.
  Sur les sommets glacés du mont majestueux,
Mercure, suspendant son vol impétueux,
Sur son aile immobile un instant se balance,
Puis vers le bord des mers rapidement s’élance.
Là, tel qu’au bord des eaux, près des rocs poissonneux
Glisse l’agile oiseau sur des bancs sablonneux,