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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 2.djvu/17

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Quand Troie eut succombé, quand le fer et les feux
Eurent détruit ces murs, noble ouvrage des dieux,
Et que, de ses grandeurs étonné de descendre,
Le superbe Ilion fut caché sous la cendre,
Innocents et proscrits, pour fixer nos destins,
Il nous fallut chercher des rivages lointains.
Soumis aux lois du sort, aux oracles fidèle,
Sous les hauteurs d’Antandre et du mont de Cybèle,
J’équipe des vaisseaux, incertain sur quel bord
Vont nous guider les dieux, va nous jeter le sort.
L’été s’ouvrait à peine, à l’orageux Neptune
Mon père me pressait de livrer ma fortune.
D’un peuple infortuné j’assemble les débris ;
Les yeux en pleurs, je pars ; je fuis ces bords chéris
Ces antiques remparts dont Vulcain fit sa proie,
Et les toits paternels, et les champs où fut Troie ;
Et sur