Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu vois, dit le vieillard, dans ces ombres légères
Les héros renommés dont nous serons les pères ;
Ces princes, que les chefs du peuple ausonien
Se plairont à former de leur sang et du mien.
Le premier que le sort appelle à la naissance,
C’est ce jeune guerrier, appuyé sur sa lance,
Doux fruit de tes vieux ans, roi, père et fils des rois ;
Enfant de Lavinie, il naîtra dans les bois ;
Il leur devra son nom, et sa race aguerrie
Longtemps dominera dans Albe sa patrie.
Après lui vois Procas prendre son noble essor,
Le généreux Capys devancer Numitor.
Nul ne démentira sa noble destinée.
Parmi tes descendants je vois un autre Enée :
Vaillant comme son père, et comme lui pieux,
Il aimera la gloire, il servira les dieux ;
Mais, hélas ! repoussé par les destins contraires,
Il montera trop tard au trône de ses pères.
Admire la vigueur de ces jeunes guerriers ;
Leur front paisible encor n’est pas ceint de lauriers,
Mais d’un feston plus doux le chêne les couronne.
Ils partent : de ses tours Nomente s’environne ;