Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ils forment vingt cités pour vingt peuples heureux,
Et Gabie, et Fidène, et ce séjour fameux
Où de la chasteté brillera le modèle,
D’autres, pour augmenter leur puissance nouvelle,
Bâtiront Pommetie et les remparts d’Inus,
Lieux célèbres un jour, maintenant inconnus.
Voyez-vous ce guerrier, l’honneur de l’Italie,
Ce demi-dieu mortel, qui, dans le sein d’Ilie,
Pour venger son aïeul, achevé par son bras,
Naîtra du sang de Troie et du dieu des combats ?
Voyez-vous sur son front ces aigrettes flottantes,
De la faveur du ciel ces marques éclatantes,
Cet aspect vénérable et cet air de grandeur,
Où Jupiter lui-même imprime sa splendeur ?
C’est Romulus, c’est lui, par qui Rome immortelle
Du haut de ses sept monts rassemblés autour d’elle,
Portera notre gloire à nos derniers neveux,
Son sceptre au bout du monde, et son nom jusqu’aux cieux ;
Rome, reine des rois, Rome en héros féconde,
La terreur, la maîtresse et l’exemple du monde.
Telle aux jours glorieux de ses solennités,
Fière et s’environnant de cent divinités,