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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/121

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Déjà les froides mers des peuples caspiens,
Et les vastes marais des champs méotiens,
Et le Nil aux sept bras, dont l’Egypte se vante,
Au bruit de ce grand nom frémissent d’épouvante.
Non, Hercule, vainqueur de ses fameux rivaux,
Dont la terre vengée admira les travaux,
Hercule triomphant du monstre d’Erymanthe,
Qui de Lerne à ses pieds foula l’hydre écumante,
Dont la flèche atteignit la biche aux pieds d’airain ;
Non, le dieu de Nysa, qui sut plier au frein
Des tigres asservis à ses mains souveraines,
Qui, de festons de pampre entrelaçant leurs rênes,
Jusqu’aux portes du jour a fait voler son char,
N’ont point vu tant de lieux qu’en a conquis César.
Le monde nous attend, et ton grand cœur balance !
Et l’Ausonie encor n’est pas sous ta puissance !
Mais quel noble vieillard paraît dans le lointain,
L’olivier sur le front, l’encensoir à la main ?
A cette barbe blanche, à ce maintien auguste
Je reconnais Numa, prêtre saint et roi juste,
Qui, créateur du culte, et fondateur des lois,
Passa d’un toit obscur dans le palais des rois.