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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/127

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Satisfait à Pallas, qui, sur ses murs en cendre,
Venge enfin ses autels teints du sang de Cassandre.
Parais, brave Cossus ; parais, brave Caton.
Des illustres Gracchus qui ne connaît le nom ?
Et ces deux Scipions, ces deux foudres de guerre,
Qui deux fois de l’Afrique ont désolé la terre ;
Et toi, Fabricius, fier de ta pauvreté,
Et Serranus si grand dans sa simplicité,
Passant de la charrue aux rênes de l’empire ?
  Race des Fabius, souffrez que je respire.
Te voilà, toi que Rome élève au-dessus d’eux,
Toi, qui, te refusant des succès hasardeux,
Seul vers nous à pas lents ramènes la victoire !
D’autres avec plus d’art (cédons-leur cette gloire)
Coloreront la toile, ou d’une habile main
Feront vivre le marbre et respirer l’airain,
De discours plus flatteurs charmeront les oreilles,
Décriront mieux du ciel les pompeuses merveilles :
Toi, Romain, souviens-toi de régir l’univers ;
Donne aux vaincus la paix, aux rebelles des fers ;
Fais chérir de tes lois la sagesse profonde :
Voilà les arts de Rome et des maîtres du monde ».