Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/319

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tourne vers moi les yeux, vois ce dieu protecteur
Qui baigne ces beaux champs de son flot bienfaiteur,
Le Tibre, dont le ciel favorise la course.
Un superbe palais aux lieux où naît ma source
Cache aux profanes yeux mon fleuve encor ruisseau,
Et d’illustres cités entourent mon berceau ».
  Il dit, et se replonge en ses grottes profondes.
Le héros se réveille au doux bruit de ses ondes,
Et l’ombre loin de lui fuit avec le sommeil.
Il se lève, et, tourné vers l’orient vermeil,
Près d’invoquer les dieux de l’antique Laurente,
Il s’approche, et courbé sur l’onde transparente,
Pour puiser l’eau sacrée il a courbé ses mains ;
Aussitôt il s’écrie : « O nymphes des Latins,
Nymphes, mères des lacs, des fleuves, des fontaines !
Et toi, Tibre sacré, qui fécondes ces plaines,
Auguste souverain des fleuves de ces bords,
Quels que soient les saints lieux où naissent tes trésors,
Si tu unis mes maux, si tu sers mon courage,
Dieu puissant, je te jure un éternel hommage ! »
  Il