Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Quels sont votre pays, votre nom, vos projets ?
Parlez : apportez-vous ou la guerre ou la paix ? »
Alors, l’olive en main, et monté sur sa poupe,
Le héros en ces mots parle au nom de sa troupe :
« Vous voyez des Troyens, vous voyez vos amis,
Des barbares Latins comme vous ennemis.
Sans pitié pour les maux où nous fûmes en proie,
Ils poursuivent en nous ce qui reste de Troie.
Nous demandons Evandre : allez, et dites-lui
Que nous venons offrir et chercher un appui ».
A ce discours Pallas ne peut plus se contraindre.
« Ah ! qui que vous soyez, approchez sans rien craindre.
J’en jure par Evandre et par son équité ;
Venez jouir des droits de l’hospitalité ».
Il dit, tend au Troyen une main fraternelle,
Garant déjà sacré d’une foi mutuelle,
Saisit ce bras puissant, fameux par tant d’exploits.
Ils s’éloignent du fleuve, ils entrent dans le bois.
  Enée approche Evandre, et d’une âme enhardie :
« O le meilleur des Grecs, honneur de l’Arcadie,