Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’unit un double nœud au sang d’Agamemnon,
Je ne me laisse point effrayer par ce nom,
J’oublie en vous les Grecs, et ne vois plus qu’Evandre ;
Seul au ton suppliant vous m’aurez vu descendre :
Ma franche loyauté, les oracles des dieux,
Le sang qui nous unit par nos communs aïeux,
Votre grand nom, voilà mes droits, mon espérance,
Voilà quels nœuds sacrés nous enchaînent d’avance.
Dardanus d’Ilion fut l’heureux fondateur,
Electre fut sa mère : Electre eut pour auteur
Cet Atlas qui des cieux porta la voûte immense.
Vous, au fils de Maïa vous devez la naissance,
Maïa, qui le conçut du souverain des dieux,
Naquit du même Atlas qui supporte les cieux.
Ainsi de notre race, également divine,
Les rameaux séparés ont la même racine.
Voilà mes droits. Ainsi, bien sûr de votre cœur,
Sans art, sans vains détours, et sans ambassadeur,
C’est moi qui viens à vous, c’est moi qui vous supplie.
L’Ardéen, qui prétend asservir l’Italie,
Pense, vainqueur de moi, l’être de l’univers,
Et régner sur les lieux qu’embrassent les deux mers.