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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/329

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Donnez-moi votre foi, je vous offre la mienne.
Vous connaissez, grand roi, la jeunesse troyenne,
Ce que peuvent leurs bras, ce qu’ose leur valeur,
Et tout ce qu’au courage ajoute le malheur ».
  Le discours du héros ravit le bon Evandre ;
Il ne peut se lasser de le voir, de l’entendre,
Le parcourt tout entier d’un regard curieux.
Enfin, prenant sa main : « Noble fils de nos dieux,
Quel plaisir de vous voir et de vous reconnaître !
Qu’Anchise en un tel fils est heureux de renaître !
Je crois revoir ses traits, je crois ouïr sa voix.
Je m’en souviens encor, quand Priam autrefois,
Visitant Hésione, aborda Salamine
(De ce puissant état l’Arcadie est voisine),
Souverain de l’Asie il ne dédaigna pas
De voir nos monts glacés et mes humbles états.
Je le vis arriver : alors la fleur de l’âge
De son premier duvet ombrageait mon visage :