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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/331

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J’admirais les Troyens, j’admirais ce grand roi,
Mais Anchise parut, tout s’éclipsa pour moi.
Amoureux de l’honneur, plein de la noble flamme
Qu’à l’aspect d’un grand homme éprouve une jeune âme,
Je brûlais d’approcher, d’embrasser ce guerrier ;
Heureux s’il visitait mon toit hospitalier !
Sa noble complaisance honora mon jeune âge.
En partant, ce héros, pour prix de mon hommage,
Me combla de présents. C’est à lui que je dois
Ces flèches de Lycie, et ce brillant carquois,
Des tissus d’or, deux freins d’une égale richesse,
Qu’à mon jeune Pallas a cédés ma vieillesse.
Le fils de ce héros est déjà mon ami,
Et qui l’ose attaquer devient mon ennemi ;
Comptez sur mes serments : demain je vous renvoie
Avec tous les secours dus au héros de Troie.
Cependant, puisqu’ici nous devons célébrer
Des fêtes que sans crime on ne peut différer,
Venez, et partagez la pompe solennelle
Que pour Hercule ici ce grand jour renouvelle.
Confions à ce dieu nos communs intérêts,
Et de vos alliés essayez les banquets ».
  Il dit ; les