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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/339

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Pour chercher un accès, il court de tous côtés ;
Trois fois autour du mont, à pas précipités,
Il tourne, va, revient, et, frémissant de rage,
Trois fois attaque en vain, pour s’ouvrir un passage,
Le roc qu’à sa fureur le lâche ose opposer ;
Trois fois dans le vallon revient se reposer.
Sur le dos hérissé de cet antre sauvage,
Un roc, séjour chéri des oiseaux de carnage,
En pyramide aiguë allongé vers les cieux,
Cachait dans le nuage un front audacieux ;
Ce rocher, à sa gauche incliné vers la plage,
De son sommet pendant menaçait le rivage :
Hercule, sur la droite appuyant tout son corps,
Du roc qu’il déracine avec de longs efforts
Pousse l’énorme poids. Il tombe, il roule, il tonne,
La caverne en mugit, l’air au loin en résonne ;
Le sol croule ; des eaux le bord est emporté,
Et le fleuve écumant recule épouvanté.
Alors, ce fut alors que l’antre impitoyable
Jusqu’au fond laissa voir, sous sa voûte effroyable,
Ce palais de la mort, ce séjour de terreur,
Et de ses noirs cachots la ténébreuse horreur.