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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/345

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En mémoire du dieu vainqueur de ce barbare.
Le vieux Potitius et l’illustre Pinare
Président à ce temple, et, prêtres de ces bois,
D’un culte héréditaire ont conservé les lois.
Joignez-vous donc à nous dans cette noble fête,
Prenez la coupe en main, couronnez votre tête ;
Prions ce dieu qu’il soit notre commun appui ;
Prions, et qu’à grands flots le vin coule pour lui ».
Il dit : du peuplier la douteuse verdure
De sa double couleur orne sa chevelure ;
Leur main saisit la coupe, on l’épanche, et le vin
Baigne en l’honneur du dieu la table du festin.
  Déjà vers l’occident penchait le jour oblique :
Alors, vêtus de peaux suivant l’usage antique,
Marchent Potitius et les prêtres du dieu ;
Dans les foyers sacrés leurs mains portent le feu.
On sert les seconds mets : l’autel, ceint de guirlandes,
Est couvert des bassins qui sont remplis d’offrandes,
On allume les feux, on commence les chants :
Deux chœurs de Saliens, partagés en deux rangs,
D’un côté les vieillards, de l’autre la jeunesse,
Ceints des rameaux du dieu, pleins d’une sainte ivresse,
Chantaient, chantaient