Aller au contenu

Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Hercule au loin victorieux,
Sa précoce valeur, sou berceau glorieux,
Les serpents étouffés, essais de son enfance,
Les superbes cités qu’immola sa vengeance,
Comment, d’un fier tyran bravant les dures lois,
Il fatigua Junon de ses nombreux exploits :
« Terrible dieu ! c’est toi qui domptas le Centaure ;
C’est par toi que périt l’infâme Minotaure.
Que servit au lion son fier rugissement,
Ses longs crins hérissés, son gosier écumant ?
En vain l’hydre vers toi redressa ses cent têtes ;
L’enfer même, l’enfer frémit de tes conquêtes ;
Et Cerbère, couché dans son antre sanglant,
Par ta puissante main fut traîné tout tremblant.
Tu bravas, tu domptas le monstrueux Typhée,
Et son armure immense honora ton trophée.
Salut, honneur du ciel, enfant du roi des dieux !
Salut, reçois nos dons, notre culte et nos vœux ».
Tels étaient leurs concerts ; ils célèbrent encore
Le trépas du brigand que la contrée abhorre,
Devant le dieu vainqueur ce monstre épouvanté,
Les feux qu’il vomissait, son antre ensanglanté.
Leurs voix, leurs chants, leurs vœux et leurs cœurs se