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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/369

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On forme un bouclier impénétrable, immense,
Et seul contre une armée invincible défense :
Sept couches d’un métal que la flamme a durci
S’appliquent sous leurs mains sur son orbe épaissi.
Chacun a ses emplois, et pour hâter l’ouvrage
Entre leurs bras actifs le travail se partage :
Les uns placent l’enclume, et leur antre en gémit ;
D’autres trempent l’acier dans le flot qui frémit ;
D’autres, tenant en main la tenaille mordante,
A leurs coups répétés offrent la masse ardente ;
L’autre nourrit les feux dans leur brillant séjour ;
L’autre, enfermant les vents, les chassant tour à tour,
Irrite des brasiers les flammes paresseuses.
Tout agit, tout s’empresse, et leurs mains vigoureuses,
Tantôt levant, tantôt baissant leurs lourds marteaux,
Retombent en cadence, et domptent les métaux.
  Tandis que Vulcain presse et dirige l’ouvrage,
Evandre dort encor sur son lit de feuillage ;
Les oiseaux, de son toit hôtes harmonieux,
Et les premiers rayons qui redorent les cieux,
Ont hâté son réveil. Sur ses pieds qu’il embrasse
Un brodequin toscan se renoue avec grâce ;