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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/375

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amis, assiège son palais,
Et livre au feu vengeur ce séjour des forfaits.
Turnus vient au secours de ce roi sacrilège ;
Son palais le reçoit, et son bras le protège.
Mais l’Etrurie entière a juré son trépas ;
Sa vengeance à grands cris appelle les combats.
Marchez, prince troyen, avancez à leur tête ;
Leur flotte est assemblée, et leur armée est prête.
Déjà leurs fiers drapeaux flottaient au gré des vents ;
Lorsqu’un sage vieillard, dont les regards savants
Lisent dans l’avenir, arrête leur armée,
Tranquille maintenant, mais non pas désarmée ;
Et sa voix, réprimant leurs transports indiscrets,
Du Destin en ces mots rappelle les décrets :
« Illustres chefs, dit-il, héros de Méonie,
Des braves Lydiens illustre colonie,
Contre un tyran cruel un courroux mérité
Provoque justement votre bras irrité :
Mais un chef étranger doit guider votre audace... »
  Les Toscans, à ces mots, suspendent leur menace.
Tranquilles dans leurs camps, et leurs drapeaux baissés,
Ils attendent ces chefs par l’oracle annoncés.