Moissonna sous les murs de Préneste tremblante
Des rangs entiers tombés sous ma main triomphante,
Et, de leurs boucliers embrasant des monceaux,
Volais de la victoire à des combats nouveaux !
Si j’étais ce vainqueur qui dans le noir Tartare
Plongea cet Hérilus, ce colosse barbare,
Ce roi, de Féronie enfant prodigieux !
Trois âmes vainement mouvaient ce corps affreux ;
En vain sa triple vie, en vain sa triple armure
Demandait à mon bras une triple blessure,
Trois fois je l’abattis, le désarmai trois fois,
Et d’un triple trophée illustrai mes exploits.
Hélas ! ce temps n’est plus. Oh ! s’il était encore,
O Pallas, ô mon fils, cher objet que j’adore,
Je ne te verrais point arracher de mes bras ;
C’est moi que tu suivrais au milieu des combats ;
Et ce Mézence affreux, fléau de l’Ausonie,
N’eût pas vu si longtemps son audace impunie ;
Il n’insulterait pas à ce bras impuissant.
Et vous, ayez pitié de ce cœur gémissant,
O dieux ! ô justes dieux, écoutez la prière
D’un malheureux vieillard et d’un malheureux père.
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