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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/389

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Cependant tout est prêt, tout part, et de la ville
Des fiers Arcadiens sort l’escadron agile :
Le grand Enée, Achate, et les chefs d’Ilion,
A leur tête guidaient le brillant escadron ;
Pallas est dans le centre, et sa superbe armure
De son habit guerrier relève la parure.
Moins rayonnant se montre aux célestes lambris
Des astres du matin le plus cher à Cypris,
Lorsque, pur et brillant, il sort du sein de l’onde,
Remonte vers les cieux, et rend le jour au monde.
Les femmes cependant de leurs yeux attendris
Suivent, du haut des murs, leurs époux et leurs fils,
Et leurs casques brillants, et leur marche poudreuse.
A travers les buissons leur troupe valeureuse
Marche, abrégeant la route, ils avancent. Enfin
La route s’élargit, un cri part ; et soudain
Tous les pieds des chevaux qu’un même ordre rassemble
Vont montant, retombant et remontant ensemble,
Et de leurs pas bruyants, battant les champs poudreux
D’un tourbillon de sable obscurcissent les cieux,
  Aux lieux où le Cérite égare en paix son onde
S’étend sur le rivage une forêt profonde ;