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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/391

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Là des rameaux touffus la sauvage épaisseur,
De son obscurité répandant la noirceur,
Dans les esprits émus d’une terreur pieuse
Entretenait du lieu l’horreur religieuse ;
Là d’un double coteau de cèdres couronné
L’un et l’autre rivage était environné :
A Sylvain, dieu des bois, les Grecs le consacrèrent,
Et d’un culte annuel leurs enfants l’honorèrent :
Les antiques Latins l’habitaient autrefois ;
Là Tarchon, les Toscans rassemblés sous ses lois,
Avaient assis leur camp, et du haut des montagnes
On voyait leurs drapeaux flotter dans les campagnes ;
Là le héros troyen arrête ses guerriers,
Et permet le repos aux soldats, aux coursiers.
  De Paphos cependant la brillante déesse
Venait, du haut des cieux, acquitter sa promesse.
Enée, en ce moment, couvert d’épais rameaux,
Respirait la fraîcheur et de l’ombre et des eaux ;
Il regarde, et soudain dans son éclat céleste
A ses yeux enchantés Vénus se manifeste :
« Les voilà ces présents que Vénus a promis,
Et qu’un dieu mon époux prépara pour mon fils ;