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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/401

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Qu’une roche pendante incessamment menace,
Dont les filles du Styx épouvantent l’audace.
Enfin, seuls à l’écart, loin du noir Phlégéthon,
Les justes ont leur place ; à leur tête est Caton.
Parmi ces traits formés par une main savante,
Se montrait de la mer une image mouvante ;
Ses plaines étaient d’or, mais des flots écumants
L’argent pur imitait les longs frémissements ;
Et, promenant au loin leurs troupes vagabondes,
Des dauphins d’argent pur se jouaient sur les ondes.
Dans le centre une mer plus étendue encor,
Sous les poupes d’airain roulait des vagues d’or ;
La mer va décider du destin de la terre ;
L’onde roule en grondant l’appareil de la guerre ;
Leucate au loin commande à ces fatales eaux,
Et les vaisseaux déjà menacent les vaisseaux.
D’un côté, c’est Auguste et son puissant génie,
Sur cette onde guerrière entraînant l’Ausonie,
Le peuple, le sénat, Rome entière et ses dieux ;
De sa poupe élevée il combat avec eux :
Deux faisceaux lumineux, présage de victoire,
L’environnent déjà des rayons de la gloire,
Et, sur