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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/403

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son jeune front empreint de majesté,
De l’astre paternel resplendit la clarté.
Plus loin c’est Agrippa ; la couronne rostrale
Décore du héros la tête triomphale.
Vainqueur infortuné de vingt peuples divers,
Antoine ose à César disputer l’univers :
Près de l’aigle romain, mille enseignes bizarres
Rassemblent sous ses lois mille peuples barbares,
L’Arabe, le Persan, le Maure, l’Indien.
Sa femme lui conduit le vil Egyptien :
Sa femme, ô déshonneur ! il combat pour ses charmes,
Opprobre de son lit, opprobre de ses armes.
Tous s’élancent ensemble, et l’airain des vaisseaux,
Et les bras des rameurs, font bouillonner les eaux :
La mer à leur fureur ouvre un théâtre immense.
On s’éloigne des bords, et le combat commence :
Soldats et matelots, et les vents et les mers,
Les poupes sur les eaux, et les mâts dans les airs,
Tout s’ébranle ; on croit voir sur les eaux écumantes
Voguer, s’entrechoquer les Cyclades flottantes,
Ou, traînant leurs forêts sur les gouffres profonds,
Les monts avec fracas heurter contre les monts.