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Page:Virgile L’Énéide Traduction de Jacques Delille - Tome 3.djvu/45

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Mais de l’affreux Averne et de ses lacs immondes
A peine ces oiseaux ont reconnu les ondes.
Ils détournent leur course, et, d’un vol assuré,
Vont se poser tous deux sur l’arbre désiré.
Son or brille à travers une sombre verdure.
Tel, quand le pâle hiver nous souffle la froidure,
Le gui sur un vieux chêne étale ses couleurs,
Et l’arbuste adoptif le jaunit de ses fleurs :
Tel était ce rameau ; tel, en lames bruyantes,
S’agite l’or mouvant de ses feuilles brillantes.
Au doux frémissement, à l’éclat de cet or,
Le héros court, saisit, emporte son trésor,
Et vole triomphant l’offrir à la déesse.
  Cependant les Troyens, accablés de tristesse,
Debout près de Misène, objet de leurs douleurs,
L’entouraient en silence, et répandaient des pleurs.