Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/105

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cet attendrissement comme un reste de sensibilité héritée, partant, disais-je, de valeur nulle. Je ne croyais pas aux avis de ma conscience, de cette conscience façonnée par les siècles et incapable de s’évader de sa courbe. Endolori par l’impuissance, j’attribuais pour cause à mes larmes un âpre désir, sans cesse déjoué, d’atteindre la voûte de la vérité, de m’endormir enfin dans la certitude, méconnaissant celle que je portais en moi de toute éternité. Mad, je souffrais bien.

À ces instants de crise aiguë, comme seuls en peuvent compter les cérébraux pour qui l’avenir s’édifie sur la logique, il me plaisait de relire cette admirable page de la Nouvelle Idole :

« Au mois de mai dernier, pendant le séjour que j’ai fait dans ma propriété du Dauphiné, j’allais souvent m’asseoir au bord d’un étang ordinairement couvert de superbes nénuphars blancs. Cette année, à cause de la fonte des neiges qui a été tar-