Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/150

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Mêlée à cet accompagnement monotone et menu, si bien approprié aux langueurs d’une âme désolée, votre voix s’élevait dans la nuit, pure comme les désirs d’une vierge.

Ah ! ces vers, comme ils me précipitaient à genoux en face de mon passé palpitant ! Ce n’était plus Verlaine dans sa prison de Mons, qui, du bord de sa lucarne brisée, contemplait ce lambeau de ciel triomphant et cette branche pacifique remuée par la brise, mais moi-même détenu dans la geôle de la vie, captif de ma raison et condamné par mon orgueil à ne plus apercevoir, par le soupirail grillagé de mon entendement, qu’un pan d’azur et le rameau vert de l’arche sainte.

La cloche dans le ciel qu’on voit
          Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
          Chante sa plainte.

Cette cloche, comme elle se lamentait au fond de mon âme ! comme je l’entendais,