Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/176

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



10 juin.


Mad, ma petite Mad, avez-vous entendu les cloches sonner pour nous, pour nous deux seuls, aujourd’hui, et pour tous nos morts ?

Suivant la jolie coutume de ce pays, qui veut que chacun s’associe à la joie des futurs époux, on a tiré des pétards devant le château, les paysans ont allumé des feux de Bengale sous ma terrasse, puis sont allés fleurir votre portail et pavoiser de branches vertes l’entrée de votre demeure, pour que demain votre premier pas foule des roses et que l’hommage de la nature caresse votre premier regard.

À présent tout repose dans l’ombre. De