Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/50

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licate attention de faciliter la tâche des œdipes futurs en dessinant à côté, avec un crayon de couleur, une superbe cerise.

Mais pénétrons dans le grenier des oignons. Je ne crois pas que le souvenir des Égyptiens soit pour quelque chose dans cette appellation qui, pourtant, se perd dans la nuit des temps. Du jour où mes pieds osèrent m’élever jusqu’ici, je suis venu fréquemment rêver dans ce galetas. Je n’y ai jamais pleuré, et ne l’ai toujours vu occupé que par ces caisses, cette voiture d’enfant, ce chariot d’osier, cette cage à oiseau, dont la forme rappelle la façade du capitole de Rome ; ce tourne-broche mécanique qui, lorsqu’on le remonte, imite en tournant le cri de la pintade ; ce gigantesque plan des Alpes en relief, posé sur deux tréteaux et orné de quantité de petits drapeaux piqués sur les cimes majestueuses. C’est incroyable comme ce lieu est demeuré le même. Je m’y plaisais fort. C’est plein de jouets.

Un pressoir à main m’occupa longtemps à lui seul. Chaque jour il me sollicitait de le