Page:Visan – Lettres à l’Élue, 1908.djvu/98

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de l’esprit. Les courtines du lit en toile de Jouy étaient de teinte joyeuse. Les arbres du Luxembourg m’environnaient et mon balcon avait l’air d’un nid de pierre perdu au sein des futaies. De la fenêtre ouverte, je n’apercevais que le ciel et des cimiers de verdure. Pour deviner la rue de Médicis, je devais me pencher au dehors. À la tête du lit, une tablette. Sur le mur, quelques reproductions des fresques de Puvis de Chavannes et son langoureux Pauvre Pêcheur, au maintien résigné en face du paysan endolori. Aucun livre ne chargeait l’atmosphère de ce lieu, excepté les Pensées de Pascal et les œuvres de Ravaisson, dispensatrices des lumières de cœur.


Le matin frappait à mon volet pour me conduire au cours. Les amphithéâtres de la Sorbonne nous étaient fort hospitaliers. On éprouvait une certaine joie à pousser le tambour des hautes portes munies d’un œil de verre. Ici on ne laissait point toute espé-