nus ou violés, aussitôt l’homme s’indigne, alléguant les droits imprescriptibles du Réel, et protesté par des œuvres nouvelles, où s’affirme son vouloir de demeurer humain intensément.
La cause métaphysique de ce malaise moral gît dans l’esprit, lequel répugne à transgresser sa loi fondamentale et à s’évader de son orbe, l’univers intelligible. Les catégories de l’entendement ou modes de l’être, sont la formule intellectuelle en fonction du Tout. Si l’on préfère, une harmonie préétablie oblige le ciel de la pensée et celui de la réalité à se mouvoir parallèlement. Disons même, tant l’adaptation de leurs horizons est adéquate, qu’ils s’absorbent l’un l’autre, et que les échanges perpétuels, les communications nécessaires entre le monde et notre intelligence, postulent l’identité à sa limite du réel et de la raison, de la nature et de l’être[1].
Au fait, bien que tout problème littéraire dont on
- ↑ C’est la parole de Spinoza : « L’ordre et la connexion des idées sont les mêmes que l’ordre et la connexion des choses », ou celle d’Aristote : « νοὺς συγγενὴς έστι τῷ ὂντι », l’esprit est de la même famille que l’être.
tème des lois qui régissent les phénomènes » est insuffisante. Seule la métaphysique a chance de nous renseigner. Provisoirement par nature j’entends le réel, c’est-à-dire l’objectif, et par vérité, comme tout le monde, l’accord de la pensée et de son objet, ou la synthèse de l’objet et du sujet. Ainsi j’appréhende dans ces deux mots : nature et vérité, les données de la connaissance et l’opération de l’esprit qui connaît ; la matière et la forme.