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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/116

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Comme de longs hoquets d’ivrogne au coin des bornes,
Son ventre avait des soubresauts,
Partis des horizons aux tavelures mornes,
Qui, venus en chargeant à de secrets assauts,
Craintifs, fuyaient à petits sauts.


Et les varechs, et les fucus, et les sargasses
Se tordaient autour de l’écueil,
Dans des reptations de scythales voraces,
Telle une chevelure au-dessus d’un cercueil,
Qui danse épouvantable à l’œil.


Et mon âme voguant vers les plages du rêve,
Tandis que de grands plis pourprés
Se fronçaient par instant sur les bords de la grève,
Vit, aux extrémités des confins diaprés,
Monter l’ombre de deux beauprés.


Enfin je distinguai l’ancre et les alumelles,
Et les pontons, et les agrès,
Et tous les apparaux de galères jumelles,
Qui fendaient lentement les nuages de grès,
Dans leur marche vers le Progrès.