Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’esprit rêve à des fjords embrumés de légendes,
Et le cœur à des spleens errants sur la Tamise :
Clair-obscur qui vacille et qui s’anatomise ;
Farfadets trébuchant sous des colliers de glandes.
Car tout dans cette atmosphère déconfortée
Prend le regard voilé de choses qui décèdent ;
L’on croit ouïr des voix d’agonisants qui plaident
Les instances de notre espérance avortée.
Ô jours désenchanteurs, où l’être s’influence
De nos sensations éparses et lointaines,
Pour saisir des évocations de mitaines
Et des gestes d’amis dissous dans l’ambiance !
Souvenirs fugitifs d’heures qu’on s’ingénie
À fixer dans la brume et dans notre âme enclose !
Ah ! si l’on était sûr de la Métempsycose !
Si l’on croyait encore aux soirs d’Épiphanie !