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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/235

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Laisse-moi, laisse-moi goûter une seconde
À la source de feu qui coule dans ton sein !
Oh ! laisse-moi plonger mon cœur qui surabonde
De tout ce que ta grâce a dévoilé soudain,


Dans le fleuve d’amour qui jaillit de ta gloire ;
Un nouvel astre, issu de cette oblation,
Se lèvera sur nous, éclairant ma mémoire
Des feux illucescents de ton assomption !


.... Mon jardin s’illumine et des lilas festonnent
Le haut des murs enguirlandé comme un autel ;
Chaque arbre refleurit sous ton souffle immortel,
Qui balaye la feuille et qui chasse l’Automne.


Non ce n’est plus ton corps, non ce n’est plus ta chair,
Que je baise ce soir dans ce silence tiède
De tout mon être énamouré qui te possède ;
C’est un peu de ton âme éparse en tous les airs.