Aller au contenu

Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que vous m’aimiez
Que vous ne m’aimiez pas
Ça m’est bien égal Mam’zelle
Que vous m’aimiez
Que vous ne m’aimiez pas
Laissez-moi planter mes pois.

ESTHER

C’est divin.

VICTOR

Oui, madame Magneau fille, c’est divin. Mais ce n’est encore rien. Après la représentation, Pierre et moi, nous sommes allés derrière la baraque, et nous avons soulevé la toile.

ESTHER

Ah ! Et qu’avez-vous vu ?

VICTOR

L’homme barbouillé de plumes était allongé sur le dos, et il têtait à même le pis d’une chèvre.

ESTHER

Et la femme ?

VICTOR

La femme mangeait un morceau de pain.

(Un long silence.)
ESTHER

Écoute, Victor, j’ai aussi une histoire à te raconter.

VICTOR

Enfin !

ESTHER

Pourquoi, enfin ?

VICTOR

Rien.

ESTHER

C’est un peu comme la tienne.