Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est impossible de vivre toute une soirée ainsi. Il faudrait un miracle. On ne peut pas se séparer. On ne peut pas se coucher. On ne peut pas laisser cet enfant seul. Sitôt rentré dans la chambre… c’est une scène, sitôt rentrée chez vous… Antoine est peut-être encore déchaîné. Pouvons-nous garder Esther ? Pouvons-nous la confier au général ? Lonségur, la stratégie, ça vous connaît. Trouvez quelque chose… je ne sais pas moi ! n’importe quoi. Et, s’il le faut, allez chercher un canon…

LE GÉNÉRAL

Un canon ! comme vous y allez…

ESTHER, prend le képi du général, le met sur sa tête et chante en dansant.

Dansons la carmagnole,
Vive le son, vive le son !
Dansons la carmagnole,
Vive le son du canon.

(Tout à coup, au milieu du désordre général, entre une femme d’une grande beauté, en robe du soir.)

VICTOR, criant.

Le miracle !

(Il saute des genoux de sa mère.)

Scène V

LES MÊMES, IDA MORTEMART.
IDA MORTEMART

Tu ne me reconnais pas ?

ÉMILIE

Non.