Page:Vitrac - Victor ou les Enfants au pouvoir, 1929.djvu/77

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ÉMILIE

Rien, rien de grave, Esther a eu une syncope.

LILI

Vous permettez ?

(Elle gifle Esther à deux reprises. Esther se lève.)

LILI

Et voilà…

VICTOR

Pauvre Esther. Pour la punir, pour la guérir, c’est toujours le même tabac.

ESTHER

Où est la femme qui pue ?

ÉMILIE

N’aie pas peur, ma petite fille, n’aie pas peur, Victor l’a tuée.

ESTHER

C’est vrai, Victor ?

VICTOR

Oui, ma petite Esther. Je l’ai prise par la taille, je lui ai mangé les oreilles, je l’ai jetée sur le parquet, j’ai jeté ses perles aux pourceaux, et après l’avoir fessée, je l’ai noyée dans le lavabo.

(Rires.)
ESTHER

Bravo ! bravo Victor ! Comme je regrette d’avoir été malade. J’aurais voulu voir cela. Surtout les oreilles… Es-tu sûr au moins qu’elle est bien morte.

VICTOR

Je te le jure. Elle a poussé un grand cri. Elle a rendu l’âme.

ESTHER

C’est tout ce qu’elle a rendu ?