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pâles au début, mais suffisantes pour vous donner la foi, la force et I espoir. Si, par exemple, vous concentrez vos pensées sur le bout de votre nez, vous sentirez après quelques jours des odeurs tout à fait exquises ; il n’en faudra pas davantage pour vous démontrer que certaine perceptions mentales peuvent nous devenir sensibles sans le contact d’objets matériels. Mais nous devons nous rappeler toujours qu’elles ne constituent que les moyens ; libérer l’âme, tel est le but, la fin, l’idéal que nous poursuivons par tout cet entraînement. Et cet idéal ne doit être rien moins que la domination absolue de la nature. C’est nous, non pas elle, qui devons être les maîtres ; nous ne devons subir le joug ni de l’intelligence ni du corps ; n’oublions pas que c’est notre corps qui nous appartient et non pas nous qui appartenons à notre corps.

Un dieu et un démon allèrent trouver un grand sage pour apprendre de lui ce qu’était le « Moi ». Après de longues études, le sage leur dit enfin : « Vous êtes vous-mêmes l’Être que vous cherchez. » Tous deux crurent que leur corps était leur « Moi ». « Nous possédons tout », dirent-ils, puis allèrent rejoindre les leurs et dirent : « Nous avons appris tout ce qu’on peut apprendre ; manger, boire et être joyeux ; nous