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ANNE BOLEYN

Anne Boleyn l’a voulu. Elle est le Destin de l’heure présente.

Ses beaux yeux noirs ont dicté. Un vieux cardinal mourra de chagrin, un pape verra lui échapper un de ses royaumes les plus fidèles.

Le protestantisme détrônera le catholicisme, la vie religieuse de tout un peuple sera changée, parce qu’une femme le voulut et que cette femme était Anne Boleyn, et non pas une autre.

Henri VIII, qui toujours fut lâche, s’épouvanta devant la contagion possible. Dans la crainte d’une contagion possible, il voulait, avec sincérité, se réconcilier avec Dieu, le Dieu jaloux des catholiques, et renvoyer Anne Boleyn. Telle était sa pensée d’une minute d’épouvante. Mais, à d’autres instants, l’amour des beaux yeux noirs le sollicitaient d’amour.

Alors, le Roi, tourmenté par la peur de la maladie et des scrupules religieux, se ressouvint de son amour.