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ANNE BOLEYN

sa belle-fille, et de l’implorer en son nom, de la même manière qu’elle le fit alors, le pardon.

Lady Kingston répondit par cette plaisanterie :

« J’ai souvent joué le bouffon dans ma jeunesse, et pour vous obéir, Madame, je le ferai encore dans mon âge mûr ! » Elle s’assit donc, pour obéir à la Reine, sur le trône, sous le dais royal.

Très humblement alors, la Reine s’agenouilla devant cette imaginaire souveraine. Elle adjura Lady Kingston de lui prêter serment, jurant devant le Seigneur et tous ses anges, et sur le Jour du Jugement Dernier, de se prosterner alors, de même qu’elle le faisait devant la jeune princesse Mary, sa belle-fille, et d’implorer son pardon pour toutes les souffrances qu’elle lui infligea jadis. « Car, jusqu’à ce que cette chose fût accomplie, sa conscience ne pourrait s’apaiser… » disait Anne à travers les sanglots.

Ayant reçu le serment de Lady Kingston, la pauvre Reine dormit, ce soir-là, d’un sommeil plus tranquille.