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II


Il a repris le chemin qui côtoie les abîmes.

Il n’a pu oublier la Forme de son Rêve.

Les caresses de l’épouse lui laissaient une saveur grossière…

Il a repris le chemin qui côtoie les abîmes

Et l’Ombre amoureuse l’attendait dans le soir ;

Elle lui dit : « Ô toi qui ne sais choisir,

« Ô toi qui hésites éternellement,

« Me suivras-tu sans crainte dans le royaume du songe ? »

Et le pâtre répondit à la Forme de son Rêve :

« Je n’ose abandonner à tout jamais la terre des vivants,

Je ne puis abandonner à tout jamais l’Épouse,

Mais, à l’heure du soir, je descendrai avec toi dans le royaume des Ombres,

Et, pendant une heure, je t’aimerai. »