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préface

Douceur de mes chants, allons vers Mitylène.
Voici que mon âme a repris son essor,
Nocturne et craintive ainsi qu’une phalène
  Aux prunelles d’or !

Allons vers l’accueil des vierges adorées !
Nos yeux connaîtront les larmes des retours.
Nous verrons enfin s’éloigner les contrées
  Des ternes amours !

Ces deux strophes mélodiques, voilà la véritable épigraphe de son œuvre ! C’est l’Invitation au voyage… et notre poétesse put s’apercevoir, dès les premières heures, que les voyageurs n’étaient pas nombreux pour l’accompagner dans sa traversée. Tout comme Stendhal dans sa première Préface au livre de l’Amour, elle eût pu noter cette observation désenchantée : « Je n’écris que pour cent lecteurs ! » Mais de ces cent lecteurs elle se déclara satisfaite, et satisfaite aussi de la récompense qu’un pur poète peut trouver dans la pratique de son art.

Je dois à la complaisance d’un ami qui, pour elle, fut aussi un conseiller M. Sansot, l’éditeur-artiste qui propose au public les pages posthumes de Renée Vivien, la commu-